Quand je suis en panne d’inspiration pour aller au resto, mon choix s’oriente par défaut vers un italien et à fortiori vers une pizzeria car j’aime la générosité de la cuisine italienne et ses produits ensoleillés. Quand on m’a proposé de tester Nofa, qui a ouvert ses portes au mois d’Avril, j’étais à la fois curieuse et excitée, car c’était la promesse d’une expérience plus élaborée de la cuisine italienne.
Difficile de tirer son épingle du jeu lorsqu’on est restaurateur à Bordeaux. Les places sont chères et l’offre est quasi exhaustive. Et ce d’autant plus, si on considère la restauration italienne, qui est très populaire et propose des références bien établies comme Masaniello et Peppone. Pourtant les deux frangins Luc et Maxime ont choisi de relever le défi et d’offrir une expérience à mi chemin entre le semi-grastro et la cuisine familiale authentique.
Niché dans le centre ville à quelques enjambées de la place Pey Berland et un peu à l’écart de toutes les grosses artères, ce tout petit restaurant vous propose une ambiance intime pour un repas dans le calme loin des troupeaux de touristes. Avec ses 21 couverts, c’est l’adresse idéale pour charmer votre belle et vous faire un remake de la Belle et le Clochard. Vous y rencontrerez un service empreint d’une bonne humeur rafraîchissante où vos questions culinaires trouveront leur réponse, où votre assiette sera aussi belle qu’elle est bonne, où votre avis et vos sensations sont importants pour vos hôtes et où tout sera fait pour transformer votre repas en un moment de pur plaisir.
Loin d’être le fruit du hasard, cette aventure est le résultat d’une longue réflexion et d’une organisation à rendre honteux un planning GANTT. Les deux frères se sont lancés dans des parcours professionnels complémentaires une dizaine d’années auparavant avec ce projet en ligne de mire. Aujourd’hui Maxime est aux fourneaux et fait revivre les recettes de ses grands-parents, Anne, sa compagne fait le service et Luc gère la boutique et vous vends ses produits d’importation avec passion et efficacité. Mais que fera donc le futur bambin, qui viendra bientôt agrandir cette petite famille ?!
La décoration met en valeur la pierre des murs avec des touches végétales harmonieuses. La lumière y est douce, les couleurs claires. C’est particulièrement apaisant. Les pieds bistrots des tables donnent un certain cachet avec le cuir de la banquette et les dessus de table en bois retapé par les soins de nos hôtes, comme presque tout le reste à vrai dire. Car oui, notre famille de restaurateur en herbe s’est chargée elle-même de la plupart des travaux de réfection et de décoration. Et tout cela en seulement 3 mois !
Côté cuisine, une carte modeste mais évolutive et surtout alléchante qui contient l’essentiel de l’entrée jusqu’au dessert, sans que vous sombriez dans l’embarras du choix. Les plats végétariens sont signalés.
Nous avons commencé par un apéro Spritz avec de petits biscuits secs en forme de noeuds typiques de l’Italie servis avec une tapenade d’olives noires maison aux saveurs très équilibrées. Nous avons ensuite partagée une entrée au melon, présentée très élégamment et servie avec une corbeille de focaccia. Et c’est vraiment ce que j’ai apprécié chez eux : le soin dans la présentation. Mon dieu ! La focaccia ! quel délice ! ultra épaisse et terriblement moelleuse !!! Oubliez le pain de mie Harrys ! Les tomates cerises dedans étaient presque superflues ! J’ai vu qu’ils font des sandwichs avec en takeaway le midi. Ce doit être à tomber !
J’ai aussi trouvé original que le melon soit présenté avec des feuilles de moutarde et de capucine. C’était une première pour moi et j’ai beaucoup aimé leur goût piquant ! Avec le croquant des fines lamelles de radis et la petite sauce pistou au fond, c’était parfait ! J’ai d’ailleurs mille fois préféré avoir un pistou qu’un pesto. La texture est plus fine (on ne sent pas le côté granuleux lié aux pignons de pin broyés) et aucun goût d’ail parasite sur le goût du basilic.
Pour le plat, nous avons fait du chacun pour soi : risotto à la scamorza avec une burrata pour moi et raviolis épinard ricotta pour l’homme. Encore une fois, la présentation est travaillée. Votre assiette est tout en relief et en textures différentes. On retrouve les petites pousses de moutarde, un tuile de scamorza, une pipette remplie de pistou (le détail qui tue), un espuma au basilic. Le risotto était parfaitement fondant et légèrement acidulé avec son petit goût de tomate. Je me suis régalée et je n’en ai pas laissé une miette. Mais je dois reconnaître qu’une burrata entière, c’est un peu trop pour moi. Une simple burratina m’aurait suffit!
Plus difficile de rentre une assiettes de raviolis attrayantes mais là encore, on retrouve une certaine forme de construction. Mon homme n’est pas fan des grands raviolis mais il a beaucoup aimé la farce associée à la sauce tomate.
Au final, l’ensemble est assez copieux et j’avoue avoir calé pour le dessert. Mais mon homme,lui, ne s’est pas laissé démonter et a fait honneur au tiramisu de la maison, qui s’éloigne de la tradition italienne. Le dessus est recouvert de copeaux de gianduja (la version haut de gamme et select du nutella pour simplifier) et le tiramisu alterne couche de crème au mascarpone avec gelifié d’expresso. C’est très intense en café, mais beaucoup plus moderne que la version aux biscuits imbibés. Encore une fois, la tasse est grande et cela fait une portion généreuse.
Vous pouvez retrouver bon nombre des produits de votre assiette dans la petite boutique attenante. D’ailleurs, les desserts y sont présentés dans une vitrine réfrigérée et l’énorme foccacia s’exhibe fièrement sur le comptoir. Vous y retrouverez une sélection de vins, de riz arborio, de pâtes à l’encre de seiche, de sels aux aromates faits maison, de tapenade etc…
L’expérience NOFA a été très enrichissante pour moi. J’ai eu un repas dans une ambiance calme, avec des plats qui ont ravis mes papilles autant que pupilles, j’ai pu échanger avec l’équipe. C’était vraiment très différent de ce dont j’ai l’habitude en matière de restaurants italiens et cela m’a beaucoup plu ! En prime, les prix sont tout à fait corrects ! Je me serais plus attendue à ce que tous les plats soient de l’ordre de 18-20€ qu’autre chose pour ce niveau de plaisir et d’esthétisme.
Résumé
« NOFA » Restaurant italien | |
Entrée : environ 8€ Plats : environ 16€ Desserts : environ 8€Me : 12h à 14hJe-Sam : 12h- 14h 19h30-21h30 | Arrêt Hotel de ville ou Musée d’Aquitaine (Tram A et B)62-64 rue du Hâ 33000 Bordeauxleur page facebook leur site internet +33 9 51 44 20 72 |
Les ⊕⊕⊕ | Les Θ |
Qualité des produits et de la présentation Accueil et service très plaisant |
Waouh ! Quel article… tout est dit et bien dit pour donner l’envie de s’y attabler, magnifiques photos à l’appui ! Malheureusement pour moi, on habite trop loin 🙁
Sinon, perso, je préfère une belle carte au choix limité, preuve du fait maison avec des produits frais pour moi !
Agréable fin de journée.
moi aussi, sinon je passe des heures et des heures à hésiter et j’ai toujours des regrets ^^
Une bien belle adresse à découvrir pour les bordelais
Bon week-end
oh que oui ! j’y retrouenrai bien pour un bon gros sandwich !